Le 29 janvier 2025, les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Mali, Burkina Faso et Niger — entameront une transition de six mois avant leur possible sortie définitive de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, réitérée le 13 décembre 2024 à Niamey, confirme leur volonté d’une rupture irréversible avec l’organisation sous-régionale.
À l’occasion d’une réunion ministérielle de l’AES, les représentants des trois pays ont déclaré l’« irréversibilité » de leur retrait de la CEDEAO. Cette annonce intervient près d’un an après leur décision initiale de quitter l’organisation. Lors de ce sommet, l’AES a également discuté des enjeux liés à la libre circulation des personnes et des biens, pierre angulaire de leur nouvelle alliance.
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Réunie à Abuja le 15 décembre 2024, la CEDEAO a « pris acte » de cette décision, tout en laissant une dernière chance de dialogue aux trois pays concernés.
- Une médiation sera menée par les présidents du Sénégal et du Togo jusqu’à fin juillet 2025.
- En cas d’échec, la sortie des trois États sera considérée comme définitive, marquant ainsi une refonte des relations sous-régionales.
Cette transition de six mois soulève des défis organisationnels majeurs pour la CEDEAO, notamment :
- Les ressources humaines : La situation des salariés contractuels originaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger devra être clarifiée.
- Les agences communautaires : Le déménagement des agences situées dans ces trois pays sera préparé par Omar Alieu Touray, président de la commission de la CEDEAO.
La possible sortie définitive des trois pays de la CEDEAO aurait un impact économique et stratégique significatif :
- Réduction de la coopération économique : La CEDEAO perdrait trois de ses membres clés, réduisant son influence dans la région.
- Redistribution des échanges commerciaux : L’AES pourrait créer de nouvelles dynamiques économiques centrées sur ses propres priorités.
- Fragilité des projets communs : Plusieurs initiatives sous-régionales, notamment dans les secteurs des infrastructures et de la sécurité, pourraient être affectées.
Cette situation met en lumière les tensions croissantes entre les pays membres de la CEDEAO et l’AES, qui cherche à affirmer son autonomie. L’avenir des relations économiques et politiques dans la sous-région dépendra largement du succès ou de l’échec des négociations menées au cours des six prochains mois.
Avec cet ultimatum, la CEDEAO et l’AES jouent une partie décisive, dont l’issue pourrait redessiner le paysage politique et économique de l’Afrique de l’Ouest.








































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