Alors que les discussions à la COP29 se concentrent sur la mobilisation de 1 000 milliards de dollars par an pour financer la lutte contre le changement climatique, les investisseurs privés expriment leurs difficultés à identifier des projets viables en Afrique.
Créé lors de la COP28 par les Émirats arabes unis, le fonds Alterra, avec une ambition de mobiliser 250 milliards de dollars d’ici 2030, est actuellement le plus grand fonds privé dédié au climat. Toutefois, selon son gestionnaire Majid Al Suwaidi, Alterra peine à investir dans des initiatives en Afrique, principalement en raison de :
- L’instabilité politique ;
- Des régulations imprévisibles ;
- L’absence d’infrastructures adéquates ;
- Les risques élevés liés aux financements mixtes public-privé.
Sur les 30 milliards de dollars sous gestion actuellement, seulement 6,5 milliards ont été engagés à travers sept stratégies gérées par des acteurs majeurs comme BlackRock et Brookfield Asset Management Ltd. Pire, ces fonds engagés ne sont pas encore entièrement investis, illustrant le désintérêt pour les projets climatiques dans les marchés émergents, notamment africains.
L’Afrique, malgré un potentiel gigantesque en énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie), attire moins de 2 % des investissements mondiaux dans ce domaine. Avec plus de 600 millions de personnes sans accès à l’électricité, les défis structurels et financiers freinent l’exploitation de ces ressources.
« Nous avons du mal à trouver des projets viables qui inspirent confiance aux investisseurs », a souligné Majid Al Suwaidi lors d’un panel de la COP29.
Les freins aux investissements en Afrique s’expliquent par :
- L’absence de garanties financières solides proposées par les gouvernements africains.
- Des cadres réglementaires souvent inadéquats ou instables.
- La réticence des investisseurs privés, amplifiée par les risques liés aux infrastructures et au cadre politique.
Ces difficultés perpétuent la dépendance aux combustibles fossiles et aggravent les déficits énergétiques dans une région qui enregistre pourtant des besoins critiques en matière d’énergie.
Le cas d’Alterra illustre une problématique plus large : la nécessité de réformer les mécanismes de financement climatique pour les rendre plus accessibles et attractifs. Parmi les solutions envisagées :
- Une meilleure collaboration public-privé ;
- Des cadres réglementaires clairs et stables ;
- La mise en place de garanties financières solides pour réduire les risques des investisseurs.
Sans ces réformes, les objectifs climatiques mondiaux, y compris la limitation du réchauffement à 1,5 °C, risquent de rester hors d’atteinte, exacerbant les inégalités entre pays développés et en développement.
L’Afrique offre une opportunité unique de croissance durable grâce à ses vastes ressources naturelles. Cependant, les investisseurs et les gouvernements doivent collaborer pour surmonter les obstacles structurels et débloquer le potentiel inexploité du continent.
Avec des engagements financiers robustes et des projets bien structurés, l’Afrique pourrait devenir un pilier de la transition énergétique mondiale.








































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