Le 1er novembre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé l’ajout d’un troisième siège réservé aux représentants de l’Afrique au sein de son conseil d’administration, portant le nombre total d’administrateurs à 25. Cette décision fait suite aux nombreux plaidoyers des dirigeants africains, concrétisant ainsi une volonté d’améliorer la représentation du continent au sein de cette institution. Pour occuper ce nouveau poste, le choix s’est porté sur l’Ivoirien Ouattara Wautabouna, technocrate et diplomate chevronné.
Cette nomination a été saluée par la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, qui a qualifié cette décision de « pas historique pour le FMI et pour l’Afrique ». Elle a ajouté que l’intégration de ce troisième siège africain « reflète non seulement les progrès réalisés par les pays africains, mais également leur potentiel humain et économique ».
La création de ce siège survient après une longue période de négociations et d’appels des dirigeants africains, et il avait été officiellement approuvé en août dernier par le conseil des gouverneurs du FMI. Cette avancée permettra à l’Afrique d’avoir une voix plus présente au sein de l’institution. Cependant, malgré cet ajout, la représentativité africaine reste encore limitée. Les 54 pays africains, qui forment le plus grand bloc parmi les 191 membres du FMI, ne possèdent que 6,5 % des droits de vote, loin derrière les États-Unis (17,67 %), la France (4,51 %) et le Royaume-Uni (4,51 %).
Qui est Ouattara Wautabouna ?
Âgé de 53 ans, Ouattara Wautabouna est un économiste et diplomate expérimenté. Titulaire d’un doctorat en sciences économiques de l’Université Félix Houphouët-Boigny, il a consacré plusieurs années à la politique d’intégration en Côte d’Ivoire. De 2013 à 2022, il a été directeur de la politique d’intégration avant de succéder à Marcel Amon-Tanoh au poste de secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente. Juste avant sa nomination au FMI, il était ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Étranger.
Ce nouveau rôle au FMI représente une opportunité majeure pour Ouattara Wautabouna de porter la voix de l’Afrique au sein de l’institution. Sa nomination lui permettra de rejoindre les deux autres administrateurs africains, constituant ainsi un trio destiné à défendre les intérêts du continent dans les hautes instances de décision du FMI.
Malgré ce nouveau siège, l’Afrique reste confrontée à des défis de représentation au sein des grandes institutions financières mondiales. Les droits de vote des pays africains sont encore largement en deçà de leur poids démographique et de leurs besoins économiques. La nomination d’Ouattara Wautabouna constitue néanmoins un pas vers une meilleure prise en compte des enjeux africains, au moment où le continent est de plus en plus impliqué dans des programmes d’aide et de développement avec le FMI.
Le défi pour Ouattara Wautabouna et ses collègues sera d’influencer les politiques du FMI pour qu’elles tiennent compte des réalités économiques de l’Afrique. Cela inclut des efforts pour des politiques de financement plus flexibles, adaptées aux besoins de croissance et de résilience du continent.
L’ajout d’un troisième siège africain au conseil d’administration du FMI, occupé par Ouattara Wautabouna, marque une avancée symbolique pour le continent dans les instances financières internationales. Toutefois, la quête d’une véritable influence au sein du FMI reste un objectif à atteindre pour les pays africains, qui devront continuer de plaider pour une représentation à la hauteur de leur potentiel et de leurs aspirations économiques.







































