Le Fonds africain de développement (FAD), bras financier de la Banque africaine de développement (BAD) destiné aux pays à faible revenu, ambitionne une entrée sur les marchés financiers à partir de 2027. L’objectif est clair : lever jusqu’à 5 milliards de dollars tous les trois ans afin de diversifier ses sources de financement, dans un contexte marqué par la baisse des contributions des pays donateurs, notamment les États-Unis.
Créé en 1972, le FAD a déjà distribué 45 milliards de dollars de prêts concessionnels à 37 pays africains. Historiquement soutenu par les États-Unis — principal donateur —, le Fonds doit désormais s’adapter à une nouvelle réalité budgétaire. L’administration américaine a en effet annoncé vouloir réduire sa contribution de 555 millions de dollars, fragilisant le modèle actuel.
Selon Valérie Dabady, responsable de la mobilisation des ressources et des partenariats à la BAD, l’accès aux marchés suppose une réforme de la charte du FAD. Ce processus est déjà en cours, et sera suivi de démarches pour obtenir une notation de crédit, préalable indispensable à toute levée de fonds.
La BAD, basée à Abidjan, a d’ores et déjà anticipé cette évolution. En décembre 2022, elle a approuvé une révision de la structure financière du FAD, ce qui s’avère particulièrement pertinent face aux incertitudes géopolitiques actuelles. Ces tensions renforcent la nécessité d’accéder à des financements alternatifs, et donc de recourir à l’endettement sur les marchés internationaux.
La prochaine phase de reconstitution des ressources du FAD, prévue pour novembre, devait initialement viser les 25 milliards de dollars, contre 8,9 milliards lors du dernier cycle. Mais dans le contexte économique mondial actuel, un tel objectif semble difficile à atteindre. La recherche d’un équilibre entre ambition financière et réalisme guidera donc les prochaines étapes de cette transformation stratégique.







































