Depuis la guerre en Ukraine, le marché de l’énergie subit une reconfiguration majeure. Face à la montée de la demande mondiale, en particulier en Europe, l’Afrique attire l’attention des puissances économiques désireuses de sécuriser leurs approvisionnements énergétiques. Cette situation a propulsé le continent africain au centre de la scène énergétique mondiale, le rendant incontournable pour répondre aux besoins croissants en énergie fossile. C’est dans ce contexte que la Banque Africaine de l’Énergie (BAE) a été créée pour combler le déficit de financement dans le secteur énergétique africain.
La BAE, dont le lancement est prévu d’ici juin 2024, a été initiée suite à la décision de nombreux pays occidentaux de réduire progressivement leurs financements pour les énergies fossiles en Afrique. Après son annonce officielle en mai 2022, ce projet panafricain a suscité l’intérêt de plusieurs nations africaines qui voient en cette institution un levier pour renforcer l’autonomie énergétique du continent et mieux tirer parti de ses ressources naturelles. Pour l’Afrique, la BAE représente une chance unique de mobiliser des capitaux sur place, réduisant ainsi la dépendance aux financements externes, et de mieux valoriser ses ressources.
Huit pays africains sont actuellement en lice pour abriter le siège de la Banque Africaine de l’Énergie. Ces pays sont : l’Algérie, le Nigeria, le Ghana, l’Égypte, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, et le Bénin. Selon l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), initiatrice du projet, le pays hôte sera désigné en fonction de critères précis. Parmi ceux-ci, figurent la capacité à fournir des locaux adaptés ainsi que la souscription au capital social de la banque.
Les médias spécialisés estiment que le Ghana est en bonne position pour remporter cette course, tandis que le Nigeria, première économie d’Afrique et plus grand producteur de pétrole du continent, défend activement sa candidature en s’appuyant sur son statut. L’Algérie, récemment devenue le premier exportateur africain de gaz, mise également sur ses atouts stratégiques pour accueillir le siège. Quant à l’Afrique du Sud et l’Égypte, elles jouent leur carte de producteurs énergétiques de poids et cherchent à valoriser leurs infrastructures de pointe.
L’accueil du siège de la Banque Africaine de l’Énergie revêt des enjeux considérables pour le pays sélectionné. En plus de bénéficier d’un rayonnement sur le marché énergétique africain et international, le pays hôte aura un accès privilégié aux investissements dans les projets énergétiques et se positionnera comme un pôle stratégique en matière de financement des énergies fossiles.
La course pour accueillir la BAE souligne l’importance stratégique de cette nouvelle institution pour l’Afrique. En soutenant le financement de projets pétroliers et gaziers, la Banque Africaine de l’Énergie s’affirme comme un pilier essentiel de la transition énergétique du continent, permettant à l’Afrique de sécuriser ses ressources et d’en tirer un meilleur profit. Avec cette compétition entre grandes nations africaines, le choix final du pays hôte sera déterminant pour l’avenir énergétique du continent.







































