Quelques semaines après une réouverture en grande pompe, la raffinerie de Port Harcourt, récemment réhabilitée pour 1,5 milliard de dollars, a cessé ses opérations, plongeant le secteur pétrolier nigérian dans la perplexité.
Le 13 décembre 2024, la raffinerie a brusquement arrêté la distribution de Premium Motor Spirit (PMS), à peine trois semaines après sa remise en service officielle. Lors d’une visite sur le site le 19 décembre, le dépôt de carburant était désert, aucun camion ne chargeant d’essence, bien que plusieurs véhicules soient stationnés à proximité.
Cette fermeture intervient après un lancement médiatisé le 26 novembre 2024 par Mele Kyari, directeur de la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPCL), qui avait promis une production quotidienne de 60 000 barils de pétrole. Cependant, seuls quelques camions avaient été chargés ce jour-là, soulevant des doutes sur la véritable capacité de production de l’installation.
Malgré les déclarations enthousiastes du directeur général Ibrahim Onoja, affirmant une rénovation complète avec des équipements modernes, la raffinerie n’a pas réussi à maintenir une activité stable. Certains observateurs suggèrent que le carburant distribué lors de la réouverture provenait d’anciennes réserves plutôt que de la production récente.
Des sources internes ont attribué l’arrêt aux travaux de calibrage des équipements et à la purge des anciennes réserves de carburant. Cependant, la reprise partielle observée il y a deux semaines n’a pas duré, les activités ayant été complètement suspendues depuis une semaine.
La fermeture de la raffinerie, malgré un investissement massif, soulève des questions sur la gestion des ressources publiques et la capacité du Nigéria à atteindre l’autosuffisance en raffinage. Alors que la demande de carburant reste élevée, cette interruption aggrave la dépendance du pays aux importations de produits pétroliers.
Des chauffeurs de camions toujours sur place espèrent une reprise prochaine des activités, bien que le scepticisme domine. L’installation, désormais calme, est principalement surveillée par des agents de sécurité.
Cette situation illustre les défis persistants dans la gestion des infrastructures pétrolières au Nigéria, où les investissements importants ne garantissent pas toujours des résultats durables. La question reste de savoir si la raffinerie de Port Harcourt pourra reprendre ses opérations de manière fiable ou si cet épisode marque une nouvelle déception pour le secteur énergétique nigérian.







































