Le 28 juin 2025, à Paris, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) ont signé un protocole d’accord renouvelant leur partenariat pour promouvoir le développement durable en Afrique. Ce nouvel accord, conclu en marge d’une réunion des dirigeants des banques multilatérales de développement (BMD), vise à financer des projets d’infrastructures vertes et à stimuler l’économie africaine. Par ailleurs, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a obtenu une certification internationale pour son audit interne, renforçant sa crédibilité. Cet article explore ces avancées et leur impact pour l’Afrique de l’Ouest.
Le protocole d’accord entre la BAD et l’AIIB, signé par leurs présidents Akinwumi Adesina et Jin Liqun, s’appuie sur un partenariat initié en 2018. Il se concentre sur six priorités alignées sur la stratégie décennale 2024-2033 de la BAD et la vision de l’AIIB pour les pays non asiatiques :
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Infrastructures vertes : Financement de projets comme des centrales solaires au Sénégal et au Burkina Faso.
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Industrialisation : Soutien aux zones économiques spéciales, comme celle de Diamniadio au Sénégal.
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Mobilisation de capitaux privés : Via des partenariats public-privé (PPP) pour des projets routiers et portuaires.
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Connectivité transfrontalière : Développement de corridors régionaux, comme le Corridor Abidjan-Lagos.
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Numérisation : Expansion des infrastructures numériques, avec des projets pilotes de connectivité 5G au Nigeria.
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Financement basé sur les objectifs : Alignement sur les Objectifs de développement durable (ODD), notamment l’ODD 7 (énergie propre).
En 2023, la BAD et l’AIIB ont soutenu l’émission du premier emprunt obligataire durable « panda » de l’Égypte, d’une valeur de 3,5 milliards de yuans sur le marché interbancaire chinois. Grâce à leurs garanties notées AAA, cette opération a réduit les risques pour les investisseurs, permettant à l’Égypte d’obtenir des conditions de financement compétitives. Ce modèle pourrait être reproduit au Sénégal ou en Côte d’Ivoire pour financer des projets d’énergie renouvelable, comme le parc éolien de Taiba N’Diaye. « Ce partenariat accélère des projets transformateurs, comme la Mission 300, qui connectera 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030 », a déclaré Akinwumi Adesina.
Ce partenariat BAD-AIIB est particulièrement prometteur pour l’Afrique de l’Ouest, où les besoins en infrastructures s’élèvent à 100 milliards de dollars par an, selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Des projets cofinancés pourraient inclure :
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Énergie verte : La BAD a déjà investi 500 millions de dollars en 2024 dans des projets solaires au Mali et au Niger, et l’AIIB pourrait renforcer ces initiatives avec des cogaranties.
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Connectivité régionale : Le Corridor Abidjan-Lagos, un projet de 2 milliards de dollars, bénéficiera de financements conjoints pour stimuler le commerce intra-régional, représentant 40 % du PIB de la CEDEAO.
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Numérisation : Des investissements dans les réseaux à haut débit, comme au Ghana, où 70 % de la population accède à Internet via mobile, favoriseront l’inclusion numérique.
Jin Liqun, président de l’AIIB, a souligné : « Notre expertise combinée avec la BAD permettra de créer une prospérité durable en Afrique grâce à des infrastructures de qualité. »
Parallèlement, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a marqué une avancée majeure en obtenant la certification de l’Institut français de l’audit et du contrôle internes (IFACI) pour son audit interne, une première pour une institution multilatérale africaine. Valable jusqu’au 26 février 2028, cette certification atteste de la maturité organisationnelle de la BOAD et de son engagement envers les standards internationaux. « Cette reconnaissance renforce notre crédibilité auprès de nos partenaires et soutient notre mission d’excellence », a déclaré Serge Ekué, président de la BOAD.
En 2024, la BOAD a financé des projets pour 1,5 milliard de dollars dans des secteurs comme l’agriculture (ex. : irrigation au Togo) et les infrastructures (ex. : routes au Bénin), renforçant son rôle dans le développement régional.
La collaboration BAD-AIIB et la certification de la BOAD s’inscrivent dans un mouvement plus large de réforme des BMD, soutenu par la feuille de route du G20. Ces initiatives répondent à des défis clés :
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Déficit d’infrastructures : L’Afrique nécessite 130 milliards de dollars par an pour combler son retard infrastructurel, selon la BAD.
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Changement climatique : Les projets verts, comme les parcs solaires, réduiront la dépendance aux énergies fossiles, qui représentent 60 % de la production énergétique ouest-africaine.
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Inclusion économique : Les PPP encouragés par l’AIIB attireront 50 milliards de dollars de capitaux privés d’ici 2030, selon les projections.
À l’approche de la 4ᵉ Conférence sur le financement du développement (FfD4) à Séville, ces engagements signalent une volonté de transformer les promesses en actions concrètes.
Le partenariat renforcé entre la BAD et l’AIIB, combiné à la certification de la BOAD, ouvre de nouvelles perspectives pour le développement durable en Afrique de l’Ouest. Des projets comme la Mission 300 et le Corridor Abidjan-Lagos illustrent le potentiel de cette collaboration pour transformer les économies régionales. Restez informés des avancées à la FfD4 pour découvrir comment ces initiatives façonneront l’avenir de l’Afrique.







































