Le Nigéria s’apprête à franchir un cap majeur dans la transformation de son secteur agricole grâce à un financement de 2,2 milliards de dollars mobilisé par la Banque africaine de développement (BAD). Cette initiative, portée par le président de la BAD, Akinwumi Adesina, vise à créer des zones de transformation agroalimentaire dans 28 États, avec pour objectif de renforcer la sécurité alimentaire, de réduire les pertes post-récolte et de stimuler l’emploi rural.
C’est à Kaduna, dans le nord du pays, qu’a été lancée la première phase du projet, ciblant cinq États pilotes. Cette phase initiale, déjà dotée de plus de 500 millions de dollars, marque le point de départ d’un vaste plan d’investissement dont les besoins de financement complémentaires seront bientôt soumis au conseil d’administration de la banque.
Lors de la cérémonie, Akinwumi Adesina a confirmé que 2,2 milliards de dollars d’intérêts d’investissement avaient été mobilisés pour la seconde phase du programme. Aux côtés de la BAD, plusieurs institutions de financement contribuent à cette initiative : la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, la Banque africaine d’import-export, ainsi que la fintech agricole Sahara Farms.
Le cœur du projet repose sur une stratégie claire : rapprocher les infrastructures de transformation des zones de production afin d’optimiser la chaîne de valeur, du champ jusqu’au marché. En favorisant une transformation locale des produits agricoles, cette dynamique permettra non seulement de réduire le gaspillage post-récolte, mais également d’accroître la valeur ajoutée locale et de créer des opportunités économiques durables pour les agriculteurs nigérians.
Alors que le Nigéria a importé pour 4,7 milliards de dollars de denrées alimentaires en 2023, ce programme de transformation structurelle vise aussi à renverser cette dépendance alimentaire, en stimulant la production locale et en renforçant la souveraineté alimentaire du pays.
Avec cet engagement massif, la BAD confirme son rôle stratégique dans le développement agricole du continent et réaffirme sa volonté d’accompagner le Nigéria vers un avenir agricole autosuffisant, compétitif et inclusif.







































