Le Nigeria, première puissance démographique d’Afrique, fait face à une crise énergétique persistante. Selon les données de la Banque mondiale, les coupures de courant récurrentes coûtent chaque année au pays 29 milliards de dollars (soit plus de 18 000 milliards de francs CFA), un fardeau économique majeur pour ses 200 millions d’habitants.
Les infrastructures électriques du Nigeria, dont certaines datent de plus de 40 ans, sont au centre de ce problème. La Transmission Company of Nigeria (TCN) rapporte une perte moyenne de 7,79 mégawatts pour chaque tranche de 100 mégawatts injectée dans le réseau.
Cette inefficacité est exacerbée par des actes répétés de vandalisme, avec 108 attaques recensées sur les installations électriques au cours des deux dernières années.
Malgré des réserves de gaz naturel classées au 7ᵉ rang mondial, le Nigeria ne produit qu’un dixième de l’électricité générée par l’Afrique du Sud, un pays trois fois moins peuplé.
- Capacité installée : 13 500 mégawatts
- Production effective : un tiers seulement est distribué
Cette situation place le Nigeria dans une position paradoxale : un pays riche en ressources énergétiques mais incapable de répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Face à cette crise systémique, des réformes structurelles ont été initiées :
Production décentralisée : Les 36 États fédérés sont désormais autorisés à produire et transmettre leur propre électricité.
- Lagos, capitale économique, est l’un des six États pionniers dans le développement de marchés électriques indépendants.
Projets d’énergie renouvelable :
- La Banque mondiale soutient un projet ambitieux de construction de 1 000 mini-réseaux solaires, principalement destinés aux zones rurales.
- Ces projets visent à diversifier les sources d’énergie et à améliorer l’accès à l’électricité, en particulier dans les régions les plus isolées.
Stockage d’énergie : Le développement de solutions de stockage est également envisagé pour stabiliser le réseau électrique et compenser les coupures fréquentes.
L’effondrement récurrent du réseau électrique limite considérablement la croissance économique et affecte directement les industries, les PME, et les ménages. Le dernier incident, survenu le 11 décembre 2024, a plongé à nouveau une grande partie du pays dans l’obscurité, illustrant l’urgence de cette situation.
Le Nigeria se trouve à un tournant critique. Si les réformes en cours, combinées aux investissements dans les énergies renouvelables, portent leurs fruits, le pays pourrait réduire ses pertes et garantir un approvisionnement énergétique stable pour soutenir son développement économique.






































