La Banque africaine de l’énergie (BAE), institution de financement panafricaine dédiée aux investissements dans les secteurs pétrolier et gazier, entamera ses opérations au second semestre 2024 avec un capital initial autorisé de 5 milliards de dollars (plus de 3 000 milliards de FCFA). Annoncée le 27 mars, cette initiative vise à répondre au manque de financement des projets énergétiques fossiles en Afrique, un défi stratégique pour le continent dans un contexte de retrait progressif des investissements internationaux en raison des préoccupations climatiques.
Fruit d’une collaboration entre l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), la BAE a été officialisée en novembre 2023 à Cotonou, au Bénin. Sa mission principale est de combler le déficit de financement dans le secteur des énergies fossiles en Afrique, un secteur vital pour le développement économique du continent.
Avec les réticences croissantes des grandes institutions financières mondiales à soutenir les projets fossiles, l’Afrique prend une position proactive pour se doter de ses propres capacités de financement. Zakaria Dosso, directeur général de l’AEICORP (African Energy Investment Corporation), branche d’investissement de l’APPO, souligne cette volonté en déclarant : « L’Afrique devrait mettre en place sa propre capacité de financement afin que nous puissions continuer à développer ce secteur stratégique ».
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Chaque pays membre de l’APPO est appelé à contribuer au capital de la BAE à hauteur de 83 millions de dollars minimum, soit environ 1,5 milliard de dollars au total pour les contributions nationales. Afreximbank et l’APPO apporteront également des financements significatifs pour renforcer la structure de capital de la BAE.
Déjà, plusieurs pays ont entamé leurs versements : le Ghana a, par exemple, contribué avec un peu plus de 20 millions de dollars le 29 mars. D’autres pays membres sont également attendus pour compléter le capital initial.
L’AEICORP a présélectionné six pays, dont la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Ghana, le Nigeria et l’Afrique du Sud, pour abriter le siège de la Banque africaine de l’énergie. Ce choix vise à placer la BAE dans un environnement propice à une prise de décision rapide et à une coordination efficace entre les pays producteurs et exportateurs africains.
La création de la BAE marque une étape cruciale vers l’autosuffisance énergétique africaine, en permettant aux pays de mobiliser des fonds pour leurs projets énergétiques stratégiques sans dépendre des financements étrangers. Dans les années à venir, la banque pourrait être un atout pour encourager l’exploitation durable des ressources fossiles, tout en stimulant l’économie des pays africains producteurs de pétrole et de gaz.
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Le lancement de la Banque africaine de l’énergie représente une avancée majeure pour l’Afrique, en mettant en place une institution capable de financer les projets fossiles indispensables au développement économique du continent. Grâce à ce nouvel outil de financement, l’Afrique pourra exploiter de manière autonome ses ressources naturelles pour répondre à ses besoins énergétiques, tout en consolidant son indépendance financière et en renforçant sa position sur la scène énergétique mondiale.







































