Après plusieurs années de négociations et de planification, la Banque africaine de l’énergie (BAE) sera officiellement lancée le 28 janvier 2025, marquant un tournant pour le secteur énergétique africain. Créée par l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO) en collaboration avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), cette institution panafricaine ambitionne de combler le déficit de financement dans le secteur énergétique du continent, avec un accent particulier sur les projets pétroliers et gaziers.
Le siège de la BAE sera établi à Abuja, au Nigeria, après une compétition serrée avec des pays comme l’Algérie, le Ghana et l’Afrique du Sud. La capitale nigériane accueillera ainsi cette nouvelle banque, dotée d’un capital initial de 5 milliards de dollars, soit environ 3 000 milliards de FCFA. Ce choix stratégique s’aligne avec les efforts du Nigeria, le premier producteur de pétrole d’Afrique, pour devenir un acteur majeur de l’indépendance énergétique du continent.
Voir aussi : La Banque africaine de l’énergie : Un nouveau levier de financement
La création de la BAE intervient dans un contexte où les investisseurs étrangers se retirent progressivement du financement des projets fossiles, invoquant des préoccupations climatiques. Cependant, l’Afrique, qui dispose de plus de 125 milliards de barils de réserves de pétrole et de 600 000 milliards de pieds cubes de gaz, voit en ces ressources une clé pour son développement économique et pour l’accès de ses populations à l’énergie. La BAE a pour objectif de mobiliser des fonds et d’apporter des solutions de financement adaptées aux besoins énergétiques du continent, tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers.
Le gouvernement nigérian, sous la direction de son ministère des Ressources pétrolières, travaille activement à la mise en place des infrastructures et à la finalisation des documents juridiques pour le lancement de la BAE. Nicholas Agbo Ella, secrétaire permanent au ministère, a confirmé que les travaux de rénovation du bâtiment dédié au siège de la BAE sont en bonne voie, après une inspection technique réalisée en mai dernier. En outre, le Nigeria a déjà contribué une part de son investissement dans le capital de la banque, soulignant son engagement envers ce projet.
Le lancement de la BAE coïncidera avec le 38e anniversaire de l’APPO, symbolisant une nouvelle ère pour le secteur énergétique africain. En s’appuyant sur cette institution, les pays africains espèrent renforcer leur souveraineté énergétique en se dotant d’un outil de financement propre, conçu pour soutenir les projets énergétiques continentaux. Cette initiative ambitionne de faire de l’Afrique un acteur clé dans l’exploitation et la gestion de ses ressources énergétiques, pour un développement économique durable et inclusif.
La Banque africaine de l’énergie incarne un pas vers l’autosuffisance énergétique et un avenir où l’Afrique pourra valoriser ses ressources de manière autonome. En développant une structure dédiée au financement des projets fossiles, le continent espère allier progrès économique et indépendance financière, tout en répondant aux besoins énergétiques croissants de sa population.







































