Le financement FMI au Niger franchit une nouvelle étape décisive. Après la validation, le 14 juillet 2025, de la septième revue de son programme d’assistance, le conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé le décaissement immédiat de quarante‑et‑un millions de dollars, portant à trois‑cent‑quarante‑six millions le total déjà versé sur les 407,3 millions prévus. Sur ce montant, dix‑huit millions supplémentaires sont disponibles sans délai, signe de la confiance du FMI dans la trajectoire budgétaire et structurelle suivie par Niamey.
Le soutien financier mobilise deux instruments, dont le Fonds pour la résilience et la soutenabilité, conçu pour aider les pays vulnérables à affronter le changement climatique grâce à des prêts à long terme assortis d’une période de grâce. Dans sa communication officielle, le directeur général adjoint Kenji Okamura a jugé « globalement satisfaisante » l’application des réformes, citant la discipline budgétaire, l’adoption d’une stratégie d’utilisation des revenus pétroliers et la montée en puissance des recettes fiscales.
Malgré un contexte marqué par des tensions politiques, des conflits régionaux et des chocs climatiques récurrents, l’économie nigérienne affiche des fondamentaux jugés solides. Le Fonds prévoit un taux de croissance de 10,3 % en 2024, avant un atterrissage à 6,6 % en 2025, puis un maintien au‑dessus de 6 % à moyen terme, sous réserve de stabilité politique et sécuritaire. Les gisements pétroliers récemment mis en service, conjugués aux perspectives minières, devraient soutenir cette dynamique.
Parallèlement à l’appui multilatéral, Niamey adopte une posture de plus en plus souverainiste. Fin juin, le gouvernement a nationalisé plusieurs actifs miniers, dont Somaïr, filiale du groupe français Orano spécialisée dans l’uranium, décision fermement contestée par l’industriel. Cette orientation, partagée par le Mali et le Burkina Faso voisins, témoigne d’une volonté de capter davantage de valeur ajoutée au service du développement national.
Le nouveau décaissement du FMI offre ainsi un filet de sécurité financier à un moment charnière, tout en imposant la poursuite des réformes structurelles indispensables à la diversification de l’économie et à la résilience des finances publique.







































