La Côte d’Ivoire a marqué un tournant sur le marché des capitaux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en réalisant une émission obligataire de 450 milliards FCFA, un montant inédit. Cette levée de fonds dépasse l’objectif initial de 400 milliards FCFA, illustrant la confiance des investisseurs dans la solidité financière du pays.
L’opération vise à rééchelonner les remboursements de 2025, en proposant de nouveaux titres à 5 et 7 ans avec des taux respectifs de 5,90 % et 6 %. Elle permet à l’État d’éviter un pic de remboursement, alors que 5 635 milliards FCFA de dette arrivent à échéance cette année-là. Les investisseurs ont répondu en masse à l’offre, acceptant de convertir leurs titres arrivant à maturité entre février et juin 2025 en obligations à plus long terme.
Cette stratégie s’inscrit dans la gestion proactive de la dette publique mise en place sous l’impulsion d’Alassane Ouattara. Avec un encours de dette à 58 % du PIB fin 2022, le pays reste en deçà du plafond des 70 % fixé par l’UEMOA. Son approche prudente, avec 90 % de dette à taux fixe et une exposition minimale au risque de change, renforce sa stabilité financière.
Les agences de notation confirment la solidité économique ivoirienne. Moody’s a relevé la note du pays à Ba2, tandis que Standard & Poor’s et Fitch Ratings maintiennent la Côte d’Ivoire à BB- avec une perspective stable. En parallèle, Abidjan continue de diversifier ses financements, préparant une nouvelle émission sur les marchés internationaux après avoir levé 2,6 milliards de dollars en eurobonds en 2024.
Avec une croissance du PIB de 6,1 % en 2024 et une inflation ramenée à 2,1 %, la Côte d’Ivoire confirme sa résilience dans un contexte économique mondial incertain. Soutenue par un programme du FMI de 3,5 milliards de dollars, elle envisage d’émettre des green et blue bonds d’ici 2026 pour financer ses projets de développement durable.







































