La situation de la dette publique du Cameroun suscite des préoccupations grandissantes. En effet, à septembre 2024, le montant de la dette du pays envers la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) et la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) avoisine les 2000 milliards de FCFA. Cette dette, accumulée au fil des années, soulève des interrogations quant à la capacité du Cameroun à maintenir la stabilité économique tout en soutenant la croissance et le développement.
La BVMAC joue un rôle central dans le financement des projets d’infrastructure et de développement au Cameroun. En tant que place boursière de la CEMAC, elle permet au gouvernement camerounais d’émettre des titres de dette pour lever des fonds. Ces capitaux, obtenus grâce à des obligations et autres instruments financiers, sont essentiels pour dynamiser l’économie nationale. De plus, la participation croissante d’investisseurs privés locaux et internationaux témoigne de l’attractivité du marché obligataire camerounais.
Cependant, cette dépendance accrue à la BVMAC appelle à une gestion rigoureuse et à une évaluation minutieuse des projets financés pour éviter toute pression excessive sur les finances publiques.
La BEAC, en tant que banque centrale de la CEMAC, joue un rôle de surveillance essentiel pour assurer la stabilité financière. Elle régule les émissions de dette des États membres et assure la cohérence avec les politiques monétaires régionales. La BEAC peut également fournir des solutions de liquidité aux gouvernements membres, comme en période de crise, afin de stabiliser l’économie et contenir l’inflation.
Le soutien de la BEAC est fondamental pour maintenir la confiance des investisseurs dans les marchés obligataires régionaux. Cette coopération entre la BEAC et le gouvernement camerounais est d’autant plus cruciale pour éviter un éventuel risque de défaut.
Une dette publique élevée présente des avantages, notamment en permettant le financement de projets de développement infrastructurel et de services publics essentiels qui peuvent soutenir la croissance économique. Cependant, une dette excessive peut poser des contraintes budgétaires en augmentant les paiements d’intérêts, réduisant ainsi les ressources disponibles pour d’autres secteurs stratégiques comme l’éducation et la santé.
La viabilité de la dette devient alors un enjeu central pour l’économie camerounaise, où un équilibre doit être trouvé entre les besoins de financement et la nécessité de préserver la santé budgétaire à long terme.
Le Cameroun n’est pas le seul pays africain à faire face à une accumulation de dette publique. Certains pays, ayant adopté des politiques fiscales prudentes, réussissent à maintenir leur dette à des niveaux soutenables. Cette comparaison révèle des pistes de réformes économiques pour le Cameroun, telles que l’amélioration de la transparence dans la gestion de la dette et l’efficacité des dépenses publiques.
En dépit de la situation de la dette, les prévisions de croissance économique du Cameroun jusqu’à la fin de 2024 demeurent optimistes. La mise en œuvre de réformes structurelles et le soutien de partenaires internationaux devraient contribuer à renforcer l’économie du pays. L’accent mis sur la diversification des sources de revenus, notamment à travers le développement des infrastructures, est crucial pour réduire la dépendance aux financements extérieurs.
En conclusion, une gestion prudente de la dette sera indispensable pour assurer un avenir économique durable pour le Cameroun. Les efforts visant à améliorer la transparence et l’efficacité des dépenses publiques ainsi qu’une stratégie de diversification économique robuste joueront un rôle clé dans cette transition vers une économie plus résiliente et autosuffisante.







































