Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, entrevoit une campagne 2025/26 plus prometteuse que prévu. Selon les autorités, des conditions météorologiques favorables, une amélioration des rendements et une meilleure lutte contre les maladies des cacaoyers devraient permettre de dépasser les prévisions initiales.
Le ministre de l’Agriculture, Eric Opoku, a annoncé que la production nationale de cacao pourrait dépasser les 650 000 tonnes métriques, contre une estimation initiale du même niveau. Les premiers rendements de la récolte principale sont jugés très encourageants, portés par une meilleure maîtrise du swollen shoot, une maladie virale qui avait durement frappé les plantations les années précédentes.
Cette embellie marque un retour progressif à la normale après la saison 2024/25, où la production était tombée à 500 000 tonnes, l’un des niveaux les plus faibles de la décennie. Ce recul s’expliquait par la maladie des cacaoyers, des conditions climatiques défavorables, et la déforestation liée à l’exploitation minière illégale (galamsey).
Le gouvernement affirme que les efforts de replantation et de réhabilitation des exploitations endommagées portent désormais leurs fruits. Parallèlement, la lutte contre les activités minières illégales s’intensifie pour protéger la durabilité du secteur.
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Après avoir atteint un pic historique de plus de 12 000 dollars la tonne fin 2024, les cours mondiaux du cacao ont récemment reflué autour de 6 200 dollars la tonne à New York.
Malgré cette baisse, le ministre Opoku estime que les prix restent avantageux pour les producteurs, notamment grâce à la hausse du prix bord champ, désormais fixé à 4 640 dollars la tonne. « Nos prix sont compétitifs, la contrebande n’est plus une menace », a-t-il déclaré, soulignant que les écarts de rémunération avec les pays voisins comme la Côte d’Ivoire ou le Togo ont été réduits.
Au-delà de la production, le gouvernement ghanéen mise sur la transformation locale du cacao, encore limitée à moins de 30 % de la récolte. L’objectif : augmenter la part de produits à valeur ajoutée (beurre, poudre, pâte de cacao) dans les exportations nationales.
Cette stratégie, portée par le COCOBOD, vise à renforcer la résilience économique du secteur, améliorer les revenus des producteurs et positionner le Ghana comme un acteur majeur du cacao transformé sur le marché mondial.
La maîtrise des maladies, la hausse des rendements et la stabilité des prix domestiques marquent un tournant positif pour la filière cacao ghanéenne.
Toutefois, la durabilité de cette reprise dépendra de la poursuite des investissements agricoles, de la prévention de l’exploitation minière illégale et de la volatilité des marchés mondiaux.
Le Ghana semble néanmoins engagé sur la voie d’un rebond productif et mieux structuré, après plusieurs années de turbulences climatiques et économiques.







































