Le gouvernement tchadien a lancé un ultimatum à Airtel et Moov Africa, les deux principaux opérateurs télécoms du pays, leur imposant de se conformer à l’obligation légale d’identification des cartes SIM d’ici le 5 mai 2025. Le non-respect de cette directive entraînera des sanctions, notamment pénales, visant à renforcer la sécurité nationale.
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a mis en garde les opérateurs lors d’une réunion cruciale le 28 avril 2025. Cette décision fait suite à la préoccupation croissante des autorités concernant l’utilisation de cartes SIM anonymes, qui, selon le gouvernement, facilitent des activités illégales telles que le terrorisme et les trafics de toutes sortes. Les responsables des principales agences de sécurité du pays, dont l’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS) et l’Agence nationale de sécurité de l’État (ANSE), ont également participé à cette rencontre pour souligner l’urgence de la situation.
Dès la fin de l’ultimatum, des contrôles rigoureux seront mis en place pour vérifier la conformité des opérateurs avec la réglementation. Haliki Choua Mahamat, Directeur général de l’ARCEP, a précisé que « la sécurité prime sur l’aspect économique », ajoutant que les opérateurs récalcitrants devront quitter le marché.
Le Tchad fait face à une accélération de son développement numérique, avec un nombre d’abonnés à la téléphonie mobile passant de 5,94 millions à 14,5 millions entre janvier 2020 et janvier 2025. Cette expansion rapide s’accompagne malheureusement d’une hausse des fraudes liées à l’utilisation des services télécoms, phénomène également observé dans d’autres pays africains.
Afin de lutter contre ce fléau, plusieurs nations africaines, notamment le Nigeria, le Ghana, le Bénin et le Sénégal, ont lancé des campagnes de régularisation des cartes SIM, désactivant celles qui ne respectaient pas les normes d’identification. Le Tchad, dans ce contexte, s’aligne sur cette tendance, mettant en œuvre des mesures similaires pour sécuriser ses services de télécommunications.
Bien que l’ARCEP n’ait pas précisé l’ensemble des sanctions, la loi n°014/PR/2014 sur les Communications électroniques prévoit des peines sévères : une amende allant de 1 000 000 FCFA à 10 000 000 FCFA, et une peine de prison de 1 à 5 ans pour les opérateurs ne respectant pas la réglementation.
Cette mesure vise à protéger les citoyens tchadiens tout en assurant la sécurité nationale, un enjeu crucial pour le pays dans un environnement de plus en plus connecté.







































