Chaque année, le Sénégal subit des pertes fiscales estimées à 95 milliards FCFA en raison des flux financiers illicites, selon un rapport publié en 2023 par l’Institut de la Gouvernance des Ressources Naturelles. Ces pertes concernent principalement le secteur minier, où la fraude fiscale commerciale est une pratique récurrente.
Lors d’un point de presse tenu à Dakar ce lundi, l’institut a mis en lumière les conséquences de ces pratiques sur les finances publiques. Les recettes fiscales potentielles qui échappent au Trésor public pourraient pourtant être mobilisées pour soutenir le développement économique du pays.
Pour répondre à ce défi, le Sénégal a mis en place un pool financier et judiciaire spécialisé dans la lutte contre les flux financiers illicites. Ce dispositif regroupe :
- Des magistrats spécialisés,
- Des enquêteurs financiers,
- Et d’autres experts en criminalité économique.
Le pool se concentrera sur des infractions majeures, notamment :
- La corruption,
- Le blanchiment d’argent,
- Le financement illicite,
- Et d’autres crimes économiques complexes.
L’objectif est de mieux détecter, enquêter et sanctionner les infractions liées à la criminalité financière, tout en renforçant la transparence et la reddition des comptes au sein de l’administration publique.
Le président de la République, Bassiou Bounama Diomaye Faye, a réitéré son engagement en faveur de la transparence et de la gouvernance responsable lors de son discours d’octobre 2024. Il a insisté sur l’importance de l’intelligence économique et de la reddition publique des comptes.
« Nous devons être irréprochables. Si nous sommes pris à défaut dans le cadre de la gouvernance, le peuple doit avoir l’information et la justice sera faite », a-t-il déclaré.
Ces réformes s’inscrivent dans une dynamique globale visant à réduire les pertes fiscales, renforcer la confiance des citoyens et des investisseurs, et positionner le Sénégal comme un modèle de gouvernance en Afrique de l’Ouest.







































