Le gouvernement malien a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de développement des ressources minières en sécurisant une participation de 35 % dans le projet de lithium de Bougouni, situé dans le Sud-Ouest du pays. Cette décision s’aligne avec les dispositions du nouveau code minier promulgué le 28 août 2023, visant à accroître les parts détenues par l’État et les investisseurs locaux dans les projets miniers.
Détenu en partenariat avec le groupe britannique Kodal Minerals et la société chinoise Hainan Mining, le projet Bougouni possède un potentiel de production de plus de deux millions de tonnes de concentré de spodumène, un composant essentiel dans la fabrication des batteries pour les véhicules électriques et les appareils électroniques. Selon Kodal Minerals, le projet a reçu un permis d’exploitation de 10 ans, renouvelable autant de fois que nécessaire.
Le code minier révisé en 2023 prévoit une participation gratuite de 10 % pour l’État, complétée par la possibilité pour les investisseurs locaux d’acquérir jusqu’à 5 %, portant ainsi le total à 35 %. Ce cadre vise à encourager une plus grande implication nationale dans les projets miniers et à stimuler l’économie locale. Cette évolution s’applique également à d’autres projets stratégiques, notamment la mine de lithium de Goulamina, plus grande mine de lithium d’Afrique, située dans la partie sud du Mali.
Avec un permis couvrant 100 km² et des réserves estimées à plus de 30 millions de tonnes de lithium, la mine de Goulamina devrait attirer environ 303 milliards FCFA d’investissements pour le développement d’infrastructures. Ces projets sont d’une importance stratégique dans le contexte mondial actuel, où le lithium est devenu une ressource précieuse pour la transition énergétique, notamment pour la production de batteries de véhicules électriques.
Outre le Mali, l’Afrique de l’Ouest voit émerger d’autres projets importants de lithium, notamment au Ghana, avec le projet Ewoyaa et celui du Cardinal Namdini, dont la mise en production est attendue prochainement. Avec ces développements, l’Afrique de l’Ouest pourrait devenir une région stratégique pour l’approvisionnement mondial en lithium, ressource indispensable pour les industries technologiques et de la mobilité durable.
La décision du Mali d’augmenter sa participation dans le projet de Bougouni marque un tournant dans la politique minière du pays. En favorisant l’investissement local, le gouvernement malien souhaite tirer parti du potentiel de ses ressources naturelles pour stimuler son économie tout en répondant à la demande croissante de lithium sur le marché mondial. Ces initiatives contribuent non seulement au développement durable, mais renforcent aussi le positionnement de l’Afrique de l’Ouest comme acteur majeur de la transition énergétique.







































