Le gouvernement kényan envisage une conversion de sa dette ferroviaire libellée en dollars américains en yuans chinois, dans le cadre de discussions avancées avec Pékin. Cette manœuvre vise à réduire les coûts d’intérêt, prolonger les délais de remboursement et offrir un répit budgétaire à un État sous pression financière.
Le projet phare du chemin de fer à grande vitesse Mombasa-Nairobi, d’une valeur de 5 milliards de dollars, a été largement financé par la Chine en 2014. Mais en étant contractés en dollars, ces prêts exposent le Kenya à de fortes fluctuations de change et à des taux d’intérêt élevés.
Aujourd’hui, Nairobi consacre près de 1 milliard de dollars par an au service de cette dette, une charge qui pèse lourdement sur son budget national.
La conversion des prêts ferroviaires en yuans présenterait plusieurs avantages :
Réduction des taux d’intérêt : les prêts libellés en yuans pourraient être négociés à des conditions plus avantageuses.
Moindre vulnérabilité monétaire : la dette serait moins exposée aux variations entre le dollar et le shilling kényan.
Renforcement des relations bilatérales : cette initiative consoliderait le partenariat stratégique avec la Chine, principal créancier du Kenya.
La Chine reste le plus grand créancier bilatéral du Kenya, finançant de nombreux projets d’infrastructure. Les deux pays ont récemment signé de nouveaux accords dans les domaines du transport, de l’éducation et de la technologie.
La conversion en yuans s’inscrirait donc dans une logique de coopération économique renforcée, tout en offrant au Kenya un levier pour mieux gérer son endettement.
Malgré les bénéfices attendus, le projet comporte des défis :
Les conditions économiques mondiales pourraient influencer la faisabilité.
Les investisseurs internationaux pourraient y voir un signe de fragilité économique.
Sur le plan politique, l’opposition pourrait dénoncer une perte de souveraineté financière.
Si elle aboutit, cette conversion pourrait servir de modèle pour d’autres pays africains lourdement endettés auprès de Pékin. Mais son succès dépendra à la fois de la souplesse de la Chine et de la capacité du Kenya à gérer les perceptions économiques et politiques liées à cette décision.
Pour Nairobi, il s’agit d’un pari audacieux : alléger la dette ferroviaire aujourd’hui pour préserver sa stabilité budgétaire et économique demain.







































