Le prix du cacao a connu une envolée spectaculaire, avec une hausse de plus de 120 % en deux ans. Ce bond s’explique principalement par les aléas climatiques en Afrique de l’Ouest, région qui produit plus de 70 % du cacao mondial. Des maladies fongiques, aggravées par l’humidité, fragilisent les récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux géants du secteur.
Selon l’Organisation internationale du cacao, le contrat à terme sur la tonne de cacao s’élevait à 7 380 dollars mercredi dernier, en baisse par rapport au record historique de 11 984 dollars enregistré en décembre. Mais ce prix reste largement supérieur à la moyenne observée il y a deux ans.
Un marché toujours instable
La volatilité reste forte. Après une flambée en juin provoquée par des craintes de baisse de production ivoirienne, les marchés ont temporairement repris leur souffle grâce à de bonnes perspectives au Ghana et en Amérique latine. Cependant, la fin juin a été marquée par de nouvelles inquiétudes. Des pluies abondantes en Afrique de l’Ouest pourraient en effet accentuer les maladies des cacaoyers et compromettre la prochaine récolte.
Frans Ryden, directeur financier de Cloetta, souligne que « tout évolue très rapidement, avec des fluctuations importantes, ce qui rend les prévisions très complexes ».
Répercussions sur les consommateurs
Cette envolée des prix impacte directement les consommateurs. Aux États-Unis, le prix moyen d’une barre de chocolat est passé de 2,43 dollars en juillet 2021 à 3,45 dollars en juillet 2025, soit une hausse de 41 %. Cette inflation commence à peser sur la demande, avec une baisse de 1,2 % des ventes unitaires de chocolat en un an, selon les données de Nielsen IQ.
Les tensions commerciales pourraient aggraver la situation. En avril, Donald Trump a évoqué l’idée d’une taxe de 21 % sur le cacao ivoirien, une mesure finalement suspendue. Toutefois, l’incertitude persiste, poussant la National Confectioners Association à plaider auprès de l’administration Biden pour protéger les intérêts de la filière.
Une pression mondiale sur toute la chaîne de valeur
Avec près de 4,4 milliards de dollars d’importations annuelles en chocolat, cacao et confiseries, les États-Unis restent très exposés à la volatilité de cette matière première stratégique. À l’inverse, leurs exportations atteignent environ 2 milliards de dollars, ce qui en fait un acteur clé du commerce mondial du cacao.







































