À partir de début 2025, le Ghana rejoindra les rangs du Rwanda, des Seychelles, de la Gambie et du Bénin en permettant à tous les détenteurs de passeports africains d’entrer sur son territoire sans visa. Cette décision marque un tournant majeur dans les efforts du pays pour promouvoir l’intégration régionale et renforcer les liens entre les pays africains.
Le président ghanéen sortant, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a donné son aval à cette politique le 18 décembre 2024, quelques semaines avant la fin de son mandat, prévue pour le 7 janvier 2025. Cette mesure s’inscrit dans le cadre des efforts de l’administration actuelle pour :
- Faciliter la circulation des personnes à travers le continent.
- Soutenir l’intégration économique africaine, un objectif clé de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
- Stimuler le tourisme et renforcer les relations économiques avec la diaspora africaine.
Auparavant, le Ghana accordait un accès sans visa à 26 pays africains, tandis que 25 autres pays pouvaient obtenir un visa à leur arrivée. Avec cette nouvelle politique, seuls deux pays africains nécessiteront encore un visa préalable pour entrer au Ghana, soulignant les efforts du pays en matière de libre circulation.
Selon le classement de la Banque Africaine de Développement (BAfD), le Ghana se positionne désormais comme le 5e pays africain le plus ouvert en matière de visas, un mouvement qui répond à la vision de l’Union africaine pour une Afrique unie et intégrée.
Lire aussi : Le Ghana innove avec la production de biodiesel à partir de noix de karité
Cette initiative s’accompagne d’une stratégie ambitieuse pour stimuler le tourisme, notamment grâce à l’initiative « Au-delà du retour ». Lancée par le gouvernement, cette campagne de 10 ans vise à :
- Encourager le retour des Africains de la diaspora.
- Renforcer les liens économiques et culturels entre le Ghana et les communautés africaines du monde entier.
- Promouvoir le Ghana comme une destination phare pour les investissements et le tourisme en Afrique.
Malgré des progrès notables, la libre circulation sur le continent reste limitée. La plupart des Africains doivent encore obtenir des visas pour voyager dans d’autres pays africains, freinant ainsi les opportunités de commerce, de tourisme et d’échange culturel.
Certaines nations comme la Libye, la Guinée équatoriale et le Soudan imposent des politiques de visas particulièrement restrictives. Ironiquement, plusieurs pays étrangers bénéficient d’un accès sans visa à des pays africains, alors que les États africains continuent de se montrer rigides envers leurs voisins.
La décision du Ghana constitue une avancée majeure dans la quête d’une Afrique plus connectée et économiquement intégrée. En assouplissant les restrictions de visas, le pays ouvre la voie à une croissance économique accrue et à un rapprochement culturel et social entre les nations africaines.
Alors que le président John Mahama s’apprête à prendre ses fonctions en janvier 2025, cette initiative symbolise un héritage politique durable pour Nana Akufo-Addo, contribuant à positionner le Ghana comme un leader en matière d’intégration continentale.







































