Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un nouvel accord de financement en faveur du Tchad, d’un montant de 625,3 millions de dollars, destiné à renforcer la stabilité macroéconomique du pays et à soutenir les réformes engagées par les autorités tchadiennes. Ce financement s’inscrit dans le cadre d’un programme de la Facilité élargie de crédit (FEC) couvrant la période 2025-2029. Il marque une nouvelle étape dans le partenariat entre le Tchad et le FMI, dans un contexte régional marqué par de fortes incertitudes économiques et financières.
Selon le ministère tchadien des Finances, de l’Économie et du Plan, ce programme vise à soutenir la mise en œuvre du Plan National de Développement 2025-2030, baptisé « Tchad Connexion 2030 ». Il repose sur quatre axes prioritaires : les infrastructures structurantes, la satisfaction des besoins sociaux de base, le développement économique et industriel, ainsi que l’amélioration de l’environnement des affaires. Ce programme stratégique ambitionne de transformer structurellement l’économie tchadienne et de poser les bases d’une croissance plus inclusive.
L’accord avec le FMI, qui équivaut à 325 % de la quote-part du pays au sein de l’institution, autorise un premier décaissement immédiat de 38,5 millions de dollars. Il prévoit également des évaluations semestrielles de la mise en œuvre des engagements convenus. Le soutien financier permettra de répondre aux besoins persistants de financement de la balance des paiements, aggravés par la volatilité des cours du pétrole, les tensions budgétaires, les flux de réfugiés soudanais et une crise alimentaire persistante.
Dans sa déclaration, Antoinette Monsio Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim du conseil d’administration du FMI, a salué l’engagement des autorités tchadiennes en faveur de la stabilité macroéconomique, malgré un environnement difficile. Elle a souligné que la réussite de ce programme repose sur trois piliers essentiels : la soutenabilité des finances publiques, le renforcement des dépenses sociales ciblées et l’amélioration de la gouvernance. L’accent est mis sur la mobilisation des ressources non pétrolières, la rationalisation des dépenses publiques et la modernisation de l’administration fiscale à travers la digitalisation.
Le FMI insiste également sur la nécessité de réformes profondes dans le secteur pétrolier, avec un engagement à publier un audit sur les recettes issues de cette filière stratégique, et à améliorer la gouvernance des entreprises publiques. Le développement d’un registre social unifié et l’extension de l’identification biométrique sont par ailleurs identifiés comme des leviers majeurs pour renforcer la protection sociale.
Avec ce nouveau programme, le Tchad espère non seulement restaurer sa stabilité financière, mais aussi créer les conditions d’une croissance plus robuste et plus équitable, en attirant davantage de financements extérieurs et en renforçant la confiance des investisseurs et partenaires techniques.







































