Fitch Ratings a annoncé une amélioration de la note de crédit du Nigeria, qui passe à B, tout en demeurant dans la catégorie des actifs spéculatifs. Cette décision fait suite à une série de réformes économiques engagées depuis juin 2023, saluées par les acteurs internationaux et visant à stabiliser l’économie du plus grand producteur de pétrole d’Afrique.
Selon l’agence, cette révision positive reflète une confiance accrue dans la volonté du gouvernement nigérian de s’engager durablement dans des politiques économiques orthodoxes, en rupture avec les pratiques précédentes.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Bola Tinubu a enclenché une transformation radicale de la gestion économique du pays. Le gouvernement a notamment mis fin à la monétisation du déficit, libéralisé le taux de change du naira, supprimé progressivement les subventions aux carburants et resserré la politique monétaire.
Ces décisions, bien que impopulaires à court terme, ont été saluées par les institutions financières mondiales, à commencer par la Banque mondiale, qui voit dans cette orientation un signe de crédibilité politique retrouvée.
Fitch avait déjà révisé en mai la perspective de la note du Nigeria de stable à positive, tout en maintenant la note à B-. L’amélioration actuelle traduit une évolution structurelle favorable, malgré les fortes pressions budgétaires qui continuent de peser sur l’économie nigériane.
Le Nigeria reste confronté à des contraintes financières importantes, accentuées par la baisse récente des prix du pétrole, principale source de devises et de recettes publiques du pays. Alors que le budget nigérian repose sur une hypothèse de 75 dollars le baril, les prix sont tombés à 63 dollars sous l’effet des tensions commerciales internationales, notamment celles alimentées par les décisions de l’administration Trump.
La chute du pétrole fragilise un modèle économique encore trop dépendant des exportations d’hydrocarbures, qui représentent environ 50 % du budget fédéral.
Par ailleurs, les réformes, bien qu’indispensables, ont généré une inflation galopante et des tensions sociales croissantes, notamment à cause de la hausse des prix du carburant et de la dévaluation du naira.
Fitch souligne néanmoins que ces réformes placent le Nigeria sur une trajectoire plus soutenable à moyen terme. Le relèvement de la note à B traduit une amélioration tangible du profil macroéconomique du pays, malgré le maintien d’un niveau de risque élevé.
La note reste en dehors de la catégorie investissement, mais la dynamique positive actuelle pourrait ouvrir la voie à une notation encore plus favorable si les réformes sont consolidées et si la stabilité macroéconomique se confirme.







































