La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un investissement de 40 millions de dollars dans Zafiri, une plateforme de capital-investissement dédiée à l’expansion des énergies renouvelables en Afrique. Annoncé en juillet 2025, ce financement s’inscrit dans la stratégie décennale 2024-2033 de la BAD et soutient l’initiative « Mission 300 », visant à raccorder 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. En ciblant les zones rurales mal desservies, Zafiri ambitionne de transformer l’accès à l’énergie grâce à des solutions décentralisées. Ce projet peut-il devenir un catalyseur pour la transition énergétique africaine ?
Un investissement stratégique pour les énergies renouvelables
Le financement énergie renouvelable de 40 millions de dollars, alloué à Zafiri, se décompose en 30 millions provenant du bilan de la BAD et 10 millions via le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA). Cette injection de capitaux vise à combler le déficit de financement à long terme pour les solutions d’énergies renouvelables décentralisées, telles que les mini-réseaux solaires et les kits solaires domestiques. Ces technologies, modulables et rapides à déployer, offrent une alternative abordable et durable pour électrifier les régions reculées ou fragiles, où les réseaux traditionnels restent hors de portée.
Zafiri, structurée comme un véhicule de capital permanent, ambitionne de lever un milliard de dollars, avec une première phase de 300 millions répartis équitablement entre actions de premier et de second rang. En mobilisant des investisseurs privés grâce à cet apport initial, la plateforme cherche à catalyser des financements massifs pour un secteur à fort potentiel mais encore sous-exploité. Cette approche illustre l’importance du financement mixte, combinant fonds publics et privés, pour accélérer la transition énergétique.
Une réponse aux défis énergétiques de l’Afrique
L’Afrique subsaharienne fait face à un déficit énergétique criant, avec plus de 600 millions de personnes privées d’accès à l’électricité. Les solutions décentralisées, comme celles promues par Zafiri, permettent de contourner les contraintes des infrastructures centralisées, souvent coûteuses et inadaptées aux zones rurales. En soutenant des projets modulaires, le financement énergie renouvelable répond aux besoins des communautés isolées tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, alignant ainsi l’Afrique sur les objectifs climatiques mondiaux.
Kevin Kariuki, vice-président de la BAD chargé de l’énergie, du climat et de la croissance verte, a souligné l’importance de Zafiri comme levier pour un accès universel à l’énergie moderne. À cinq ans de l’échéance de la « Mission 300 », ce projet représente une réponse concrète aux défis du financement de la transition énergétique. Wale Shonibare, directeur des solutions financières pour l’énergie à la BAD, a qualifié cet engagement de plus importante initiative de capital patient dans le secteur des énergies renouvelables décentralisées en Afrique.
Un alignement avec les priorités de la BAD
Ce financement énergie renouvelable s’inscrit dans les priorités « High 5 » de la BAD, notamment « Éclairer l’Afrique », « Industrialiser l’Afrique » et « Améliorer la qualité de vie des populations ». Il soutient également le New Deal pour l’énergie en Afrique, qui vise un accès inclusif et durable à l’énergie. En promouvant le développement du secteur privé, Zafiri renforce les capacités des entreprises locales à déployer des solutions innovantes, tout en créant des emplois et en stimulant la croissance économique dans les régions ciblées.
L’initiative s’aligne également sur les stratégies climatiques de la BAD, en favorisant des technologies à faible empreinte carbone. En investissant dans des mini-réseaux et des kits solaires, Zafiri contribue à réduire la dépendance aux énergies fossiles, tout en offrant des solutions résilientes face aux aléas climatiques.
Le financement énergie renouvelable via Zafiri marque une avancée significative vers l’électrification durable de l’Afrique. En mobilisant des capitaux privés et en renforçant les partenariats avec des institutions comme le Groupe de la Banque mondiale, la plateforme pourrait transformer le paysage énergétique du continent. Cependant, le succès dépendra de la capacité à attirer des investisseurs supplémentaires pour atteindre l’objectif d’un milliard de dollars, ainsi que de la mise en œuvre efficace des projets dans des contextes parfois instables.
L’adoption des technologies renouvelables par les communautés rurales nécessitera également un accompagnement technique et une sensibilisation accrue. Enfin, la coordination entre les partenaires publics et privés sera cruciale pour maximiser l’impact de ce financement et garantir des retombées concrètes pour les populations.
L’investissement de 40 millions de dollars dans Zafiri par la BAD ouvre une nouvelle ère pour les énergies renouvelables en Afrique. En soutenant des solutions décentralisées, ce financement énergie renouvelable pave la voie à une électrification inclusive et durable, tout en stimulant l’économie et la résilience climatique.
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