Les 24 et 25 juillet 2025, le Palais des Congrès de Cotonou accueille la revue nationale de la gestion 2024 du secteur agricole béninois. Cet exercice annuel permet aux acteurs publics, privés et aux partenaires techniques et financiers de dresser le bilan des actions menées, d’identifier les obstacles persistants et d’ajuster les orientations stratégiques du secteur agricole, pilier de l’économie nationale.
L’agriculture représente environ 26 % du PIB du Bénin et génère près de 74 % des recettes du pays. Selon le ministre de l’Agriculture Gaston Dossouhoui, il s’agit du « secteur productif le plus prépondérant de notre économie ». Depuis 2016, de nombreuses réformes ont été engagées dans le cadre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG), pour renforcer les performances du secteur agricole.
La revue 2024 s’inscrit dans cette dynamique de reddition de comptes. Elle vise à évaluer la pertinence des politiques agricoles mises en œuvre depuis le lancement du PAG, et à proposer des mesures concrètes pour relever les défis structurels du secteur. À cet égard, plusieurs thématiques clés sont au cœur des échanges : la production de viande, le bilan du volet agricole du PAG (2016-2024), et la nécessité d’un mécanisme d’assurance agricole mieux adapté aux réalités locales.
Une campagne 2024 résiliente malgré les défis climatiques
La campagne agricole 2024 a été marquée par des aléas climatiques importants : pluies tardives, périodes de sécheresse, et inondations localisées. Malgré cela, les producteurs ont su s’adapter. Le président de la Chambre nationale d’agriculture du Bénin (CNAB), Hermann Imali Djetta, souligne une hausse globale de la production vivrière par rapport à l’année précédente, malgré un déficit pluviométrique de 187 mm.
Parmi les filières en progression, le soja affiche une hausse de 25,2 % et le karité de 37 %. Le coton, culture stratégique pour le pays, a vu sa production passer de 599 457 tonnes en 2023 à 637 697 tonnes en 2024, soit une croissance de 6,3 %, grâce à l’élargissement des superficies cultivées et à une légère amélioration des rendements. D’autres filières comme l’anacarde (+4,3 %) et le maïs (+1,7 %) ont également progressé.
Ces résultats sont le fruit d’investissements ciblés dans les infrastructures, les intrants et les organisations professionnelles. Le gouvernement a notamment renforcé le rôle d’acteurs comme la Société béninoise des aménagements agricoles ou la Société de développement des semences végétales, tout en restructurant les interprofessions dans des filières clés.
Un bond dans la production animale et avicole
Dans le secteur de l’élevage, les initiatives ont permis d’introduire davantage de poussins d’un jour, stimulant la production d’œufs (+14 %). La production totale de viande est passée de 108 000 tonnes à 119 550 tonnes, soit une augmentation de 10,7 %. Celle des œufs a atteint 23 000 tonnes contre 20 000 en 2023.
Le ministre Dossouhoui reconnaît toutefois que certains objectifs du PAG 2021-2026 ne sont pas encore atteints. Il invite l’ensemble des parties prenantes à intensifier leurs efforts pour boucler ce cycle de réformes de manière concluante.
Le représentant des partenaires techniques et financiers (PTF), Waly Clément Faye, a salué l’organisation de cette revue et réaffirmé l’importance d’un partenariat équilibré entre l’État et les acteurs non étatiques. Selon lui, seule une coopération fondée sur la responsabilité mutuelle permettra de relever les défis liés à la sécurité alimentaire et au développement rural durable.







































