Le 1er juillet 2025 à Paris, les dirigeants des banques multilatérales de développement (BMD) ont réaffirmé leur engagement pour un développement durable ambitieux, à l’occasion d’une réunion organisée par la Banque de développement du Conseil de l’Europe (CEB). Dans un contexte mondial incertain, ils ont dévoilé une feuille de route pour renforcer la collaboration, mobiliser des financements, et soutenir des projets à fort impact, notamment en Afrique de l’Ouest. Cet article explore leurs initiatives et leur importance pour la région.
Une Collaboration Renforcée pour Plus d’Impact
Les BMD, incluant des institutions comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), et la CEB, se sont engagées à travailler de manière coordonnée pour maximiser leur impact. Cette stratégie s’aligne sur la feuille de route du G20, qui vise des BMD « meilleures, plus grandes, et plus efficaces ». En 2025, cinq accords de confiance mutuelle ont été signés, facilitant la préparation et la mise en œuvre de projets cofinancés, comme des infrastructures énergétiques au Sénégal et au Nigeria.
Priorités Clés des BMD
Mobilisation du secteur privé : Les BMD ont mobilisé 250 milliards de dollars supplémentaires pour le développement entre 2024 et 2025, selon leur dernier rapport conjoint, en attirant des capitaux privés via des outils comme les prêts en monnaie locale.
Réduction des risques : La Base de données mondiale sur les risques des marchés émergents (GEM) fournit des statistiques cruciales sur le risque de crédit, facilitant les investissements dans des économies comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire.
Réformes financières : L’Examen indépendant du G20 sur les cadres d’adéquation des fonds propres (CAF) a libéré 650 milliards de dollars de capacité de prêt sur la prochaine décennie, dont 30 % ciblent l’Afrique subsaharienne.
Initiatives Phares pour le Développement
Les BMD ont lancé des projets ambitieux pour répondre aux défis mondiaux :
Mission 300 : Connecter 300 millions de personnes en Afrique à l’électricité d’ici 2030, avec des projets comme la centrale solaire de Soma au Sénégal, soutenue par la BAD et la Société financière internationale (SFI).
Réseau électrique de l’ASEAN : Renforcer la sécurité énergétique pour 670 millions d’habitants en Asie du Sud-Est, un modèle que les BMD envisagent d’adapter pour l’Afrique de l’Ouest via des interconnexions régionales.
Transformation numérique de l’éducation : Connecter 3,5 millions d’élèves et former 250 000 enseignants en Amérique latine, avec un projet pilote au Sénégal pour équiper 10 000 écoles d’outils numériques d’ici 2027.
Focus sur les Infrastructures Sociales
Les BMD intensifient leurs investissements dans les infrastructures sociales (santé, éducation, logement, eau et assainissement). En Afrique de l’Ouest, la BAD a alloué 1,2 milliard de dollars en 2024 pour des projets d’accès à l’eau potable au Burkina Faso et au Mali, réduisant les maladies hydriques qui touchent 40 % des populations rurales. Le premier Rapport annuel conjoint sur le financement de la sécurité de l’eau sera dévoilé lors de la 4ᵉ Conférence sur le financement du développement (FfD4) à Séville, soulignant l’engagement des BMD pour la sécurité hydrique d’ici 2030.
Importance pour l’Afrique de l’Ouest
L’engagement des BMD est particulièrement crucial pour l’Afrique de l’Ouest, où les besoins en financement de développement dépassent 100 milliards de dollars par an, selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Des projets comme le Corridor Abidjan-Lagos, cofinancé par la BAD et la Banque européenne d’investissement (BEI), illustrent comment les BMD stimulent la création d’emplois et la connectivité régionale. Au Sénégal, les BMD soutiennent le Plan Sénégal Émergent (PSE), avec 500 millions de dollars alloués en 2025 pour des projets agricoles et énergétiques.
Défis à Relever
Financement insuffisant : Malgré les progrès, les BMD couvrent seulement 20 % des besoins de financement de l’Afrique, selon la CEA.
Risques climatiques : Les sécheresses et inondations en Afrique de l’Ouest, comme au Niger en 2024, nécessitent des financements climatiques accrus.
Complexité bureaucratique : La coordination entre BMD doit encore s’améliorer pour accélérer la mise en œuvre des projets.
Vers une Action Concrète
Les dirigeants des BMD ont salué les réformes entreprises depuis mi-2024, qui ont optimisé leurs bilans et accru leur capacité de prêt. Le futur rapport GRaFF (Forum mondial des risques et des finances des BMD) offrira une transparence accrue sur leurs modèles financiers, renforçant la confiance des investisseurs privés. À l’approche de la COP 30 à Belém (novembre 2025), les BMD s’engagent à aligner leurs financements sur les objectifs climatiques, notamment via des obligations vertes pour des projets comme l’irrigation durable au Sahel.
L’engagement des banques multilatérales de développement à Paris marque une avancée majeure pour le développement durable. En Afrique de l’Ouest, leurs initiatives dans l’énergie, l’éducation, et l’eau potable promettent de transformer des millions de vies. Avec des réformes ambitieuses et une collaboration renforcée, les BMD sont prêtes à relever les défis mondiaux, en alignement avec les priorités des pays comme le Sénégal. Suivez l’évolution de ces projets à la FfD4 pour découvrir leur impact concret.







































